ARTISTE

À propos
L'art est né pour moi d'une fascination pour les histoires silencieuses des lieux oubliés. Plongeuse depuis trente ans, j'explore épaves englouties et bâtiments abandonnés où le temps s'est suspendu. Cette double exploration nourrit ma création multidisciplinaire. À travers peinture et sculpture, je capture la poésie mélancolique des transformations : fresques effritées qui font écho aux coraux blanchis, escaliers effondrés qui résonnent avec les épaves. Ces métamorphoses du temps questionnent notre rapport à l'environnement. Mes œuvres invitent à réfléchir sur la fragilité de notre monde et deviennent un témoignage pour préserver ce qui peut encore l'être. Explorez mon univers où passé et présent se rencontrent dans un dialogue artistique unique.
Biographie
Sonya Kertész est une artiste multidisciplinaire qui explore la peinture à l’huile et à l’acrylique, ainsi que la sculpture en céramique. Diplômée avec mention d’honneur en Beaux-Arts (Peinture et dessin) de l’Université Concordia à Montréal, elle puise son inspiration dans ses voyages et ses nombreuses expéditions de plongée sous-marine, pratiques qu’elle cultive depuis plus de 30 ans.
À travers ses œuvres, elle interroge les traces laissées par l’homme sur les lieux chargés d’histoire et s’intéresse aux enjeux contemporains tels que les changements climatiques, la surpopulation et la pollution. Son travail artistique, profondément ancré dans une réflexion sur la mémoire et la transformation, souligne l’urgence de préserver nos écosystèmes fragiles et met en lumière la beauté singulière des espaces menacés.
Démarche
Mon parcours artistique s’articule autour d’une exploration constante des frontières entre l’abstrait et le figuratif, le tangible et l’éphémère. Artiste multidisciplinaire, je navigue entre la peinture figurative à l’huile, l’acrylique abstrait et la céramique, cultivant une fascination pour les contrastes qui animent notre monde. Je cherche à explorer ces zones liminales où le réel se dissout dans l’abstrait, où la matière suggère l’immatériel, où le temps laisse son empreinte sur les lieux abandonnés comme sur les profondeurs marines. Ma peinture figurative à l’huile s’inspire des traces du temps et de l’abandon. Lors de mes voyages, je suis attirée par les bâtiments désertés – cages d’escaliers désertées, salles de classe silencieuses, fresques effacées – témoins d’histoires oubliées. En tant que plongeuse et photographe sous-marine, j’établis un parallèle saisissant entre ces architectures terrestres et les épaves immergées, unies par la même poésie de la décomposition : murs dégoulinants de moisissure évoquant les structures rongées par le sel, objets calcifiés rappelant les coraux blanchis. Ma technique à l’huile commence par un lavis au solvant créant un effet de submersion, puis je superpose patiemment les couches, en composant mes palettes dichromatiques pour accentuer l’atmosphère d’étrangeté et de temporalité suspendue. En parallèle, ma pratique de l’acrylique abstrait m’offre une dimension plus instinctive et gestuelle. Ce médium me permet une liberté contrastant avec la précision de l’huile : je privilégie un contact direct avec la toile, expérimentant marouflages, essuyages, dégoulinements et outils non conventionnels. Cette approche devient le territoire d’une exploration du temps et du mouvement où je traduis visuellement des concepts intangibles – vitesse, instinct, spontanéité – donnant naissance à une forme de poésie visuelle, parfois teintée d’une conscience environnementale. Ma pratique céramique prolonge naturellement ces recherches en trois dimensions, me permettant d’explorer les thématiques de transformation et d’érosion. L’argile, matière primordiale marquée par l’eau et le feu, devient le support idéal pour exprimer les processus de métamorphose observés. Je joue avec les textures qui rappellent tantôt les surfaces corrodées des épaves, tantôt les murs écaillés des bâtiments désertés. Malgré leurs différences, ces pratiques partagent des préoccupations communes : la question du temps et de sa trace sur la matière traverse l’ensemble de mon œuvre. L’eau en est un élément unificateur : présente littéralement dans mes sujets sous-marins, elle se révèle métaphoriquement dans les techniques de dilution et devient l’agent transformateur en céramique. Les contrastes méthodologiques créent une tension fertile qui nourrit mon évolution artistique : la lenteur contemplative de l’huile s’oppose à la rapidité intuitive de l’acrylique, tandis que la céramique introduit ses propres temporalités, entre temps d’attente et imprévus liés à la cuisson. Ma démarche vise fondamentalement à capturer la poésie de la transformation et la beauté mélancolique de l’éphémère. Cette exploration des contrastes – entre figuration et abstraction, contrôle et lâcher-prise, terre et mer – constitue le moteur de ma créativité et définit la singularité de ma voix artistique dans sa quête d’équilibre entre tradition et expérimentation.